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IROSE : Des ragondins sentinelles pour cartographier l’exposome

IROSE est un programme de biosurveillance qui mesure et cartographie l’exposome des territoires. Il caractérise l’exposition environnementale des populations humaines aux contaminants chimiques en évaluant la bioimprégnation et ses effets. Sa spécificité est de s’appuyer sur des rongeurs invasifs et commensaux de l’homme comme espèces sentinelles.

logo du projet IROSE avec un ragondin en noir, bleu et vert
infographie représentant l'exposome pour le projet IROSE avec quatre flèches de couleurs, mode devie, écosystème, social, environnement chimique et physique

Qu'est ce que l'exposome ?

Le concept d’exposome fait référence à la totalité des expositions environnementales physiques, chimiques et microbiologiques, de la conception jusqu’à la fin de vie, impliquées dans le déclenchement et/ou l’exacerbation des pathologies humaines.

Sa caractérisation et sa définition sont récentes, mais pourtant sa contribution aux processus de vieillissement et à la mortalité chez l’Homme est déjà jugée supérieure à nos gènes.

Au cours des dernières décennies, il est donc devenu une cible privilégiée d’investigation en médecine humaine, à travers diverses physiopathologies et populations cibles.

L’exposome chimique, en particulier, est désormais largement incriminé en cancérologie, gérontologie, neurologie, mais aussi dans les pathologies développementales, chroniques ou l’infertilité.

Pourquoi agir maintenant ?

La démultiplication des clusters de santé et des initiatives citoyennes témoignent de l’embrasement sociétal sur ce sujet extrêmement polarisé, et de la nécessité de mieux appréhender l’exposome des populations dans une logique de prévention.

Le problème à résoudre

Dans ce contexte, la problématique majeure des pouvoirs publics réside dans les lacunes et limites actuelles des outils de biosurveillance environnementale, essentiellement basés sur des analyses d’air, d’eau et de sol, qui sont des milieux instables.

L’outil doit répondre aux prérequis suivants :

1) Caractériser rigoureusement l’exposome chimique et les risques réels de contamination par bioimprégnation (pénétration des polluants dans l’organisme),

2) Mimer les mécanismes de bioimprégnation des populations humaines et tracer l’historique des expositions,

3) Monitorer et cartographier en continu l’exposome afin d’identifier les sources de pollutions, prévenir les risques de contamination et sécuriser les populations.

photo d'une terre entouré de bonhommes en plastique sur fond bleu pour représenter l'exposome du projet IROSE

Notre réponse : IROSE

Le projet IROSE – Invasive ROdents as SEntinel Species for characterizing Exposome, s’appuie sur le concept d’espèce sentinelle sanitaire et propose d’assurer la biosurveillance des territoires via l’analyse écotoxicologique d’un rongeur invasif : le ragondin.

IROSE vise ainsi à développer une biosurveillance environnementale à partir de cette espèce sentinelle en cartographiant à l’échelle d’un territoire les niveaux de contamination mesurés au sein de ces organismes dans un pas de temps et sur une échelle géographique personnalisable. IROSE s’inscrit donc dans une approche de Santé Publique innovante visant la consolidation de l’arsenal de biosurveillance écotoxicologique des territoires en vue d’une meilleure sécurisation des populations, mais aussi comme outil d’’investigation en contexte de clusters de santé.

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Ragondins régulés par an
en Pays de la Loire

Pourquoi le ragondin dans le projet IROSE ?

Le ragondin, Rongeur Aquatique Envahissant (RAE), présente des avantages indéniables :

  • une dispersion massive au sein des écosystèmes à partir des réseaux hydrographiques,
  • une taille de domaine vital modeste permettant de caractériser spécifiquement un territoire,
  • un profil de coexistence avec l’homme particulièrement étroit (zones urbaines/péri-urbaines),
  • une régulation intensive de l’espèce (plus de 280 000 captures/an en Pays de la Loire),
  • une durée de vie de 5 à 7 ans associant une bioimprégnation efficace : ils gardent en mémoire dans leurs phanères l’histoire de leurs expositions passées.

Le concept d'espèce sentinelle est reconnu

Une espèce sentinelle sanitaire se définit  comme  un dispositif destiné à collecter, systématiquement et régulièrement, des données sur des animaux exposés à la pollution environnementale qui sont ensuite analysées pour identifier les dangers potentiels pour la santé de l’Homme et de l’Environnement. Principalement intégrés à des programmes zoonotiques (maladies transmises de l’animal à l’homme) ou épidémiques / pandémiques, ces approches ont aussi été déployées historiquement pour des visées éco-toxicologiques, permettant de décrire et/ou mesurer les risques en lien avec certaines expositions.

On mesure depuis longtemps des polluants chez des animaux pour anticiper les risques. IROSE applique ce principe à grande échelle, avec un modèle adapté aux enjeux actuels.

2 ragondins sur une berge pour le projet IROSE

Contaminants recherchés par le projet IROSE

Métaux lourds, pesticides, retardateurs de flamme bromés, organochlorés, micro & nano plastiques ont été dosés dans de multiples modèles biologiques/écologiques (chats, visons, huîtres, renards, chouettes, tortues…). Tous défendent une sensibilité intéressante, et sont présentés comme des modèles sentinelles pertinents pour apprécier la pollution environnementale d’un territoire.